Plusieurs nouveaux médias ont fait leur apparition dans l’espace public au cours des derniers mois et ils appliquent tous la même recette : leurs « reportages » sont signés par de faux journalistes inventés de toutes pièces par l’intelligence artificielle générative. Cette pratique frauduleuse vise à tromper la confiance du public en imitant les contenus des vrais médias dans le seul but d’engranger des revenus publicitaires.

« Ces initiatives plus que douteuses ne sont pas reconnues par la FPJQ. Contrairement à ce qui a été affirmé au cours des derniers jours, l’utilisation d’un pseudonyme pour cacher l’identité d’un journaliste n’est pas une pratique reconnue par notre Guide de déontologie », rappelle le président de la FPJQ, Eric-Pierre Champagne.

Chacune de ces initiatives, comme entre autres le Journal de Sherbrooke, Montréal Minute, Le 514 au Quotidien, et Québecoscope, repose essentiellement sur des contenus générés par l’intelligence artificielle générative, qui s’alimente à même les contenus produits par les médias québécois.

Dans ces circonstances, la FPJQ a trois demandes à formuler :

1. La FPJQ demande à Meta de bloquer ces médias dès aujourd’hui. Il n’y aucune raison de leur permettre de partager leurs contenus sur Facebook et Instagram, ce qui est interdit aux vrais médias depuis maintenant deux ans.

2. La FPJQ demande aux gouvernements fédéral et provincial, aux municipalités, aux agences de publicité, et aux annonceurs de s’assurer qu’aucun de leurs placements publicitaires ne se retrouvera sur une plateforme ou un média qui recourt massivement à l’intelligence artificielle pour produire des contenus journalistiques.

3. La FPJQ demande aux gouvernements fédéral et provincial de préciser si nécessaire leurs règles d’attribution pour l’octroi d’aides publiques aux médias d’information. Le recours à l’intelligence artificielle ne doit pas remplacer le travail journalistique ni les journalistes. Ces faux médias ne doivent pas recevoir de financement public.
 

La Fédération professionnelle des journalistes du Québec (FPJQ) est la plus importante association de journalistes au Canada. Elle défend la liberté de la presse et le droit du public à l’information. Elle représente quelque 1400 membres dans plus de 250 médias écrits et électroniques qui pratiquent tous les métiers de l’information : reporters, recherchistes, réalisateurs, animateurs, chroniqueurs, photographes et autres.