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Des compressions qui vont miner l’information régionale 

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Montréal, le 12 novembre 2025 - Le groupe TVA a annoncé aujourd’hui l’abolition de 87 postes. L’abolition de postes de cameramans dans les stations régionales du réseau TVA constitue une très mauvaise nouvelle pour l’information dans les régions du Québec. 

Selon les informations qui circulent présentement, le réseau TVA abolirait des postes de cameramans dans ses stations de Trois-Rivières, Sherbrooke, Saguenay et l’Est-du-Québec. Les journalistes auraient été informés qu’ils devront eux-mêmes tourner leurs images. 

La Fédération professionnelle des journalistes du Québec (FPJQ) estime que la qualité du travail des journalistes en région risque de souffrir de cette décision de leur confier le tournage des images en plus de préparer leur reportage. 

La situation est d’autant plus préoccupante que les stations régionales fonctionnent déjà avec des effectifs en baisse depuis plusieurs années. Les journalistes ont aussi de grands territoires à couvrir et doivent faire des choix douloureux quant à leurs sujets de couverture. 

« On craint depuis plusieurs années que des déserts médiatiques voient le jour dans certaines régions du Québec. On s’en rapproche un peu plus avec ces nouvelles compressions », souligne le président de la FPJQ, Éric-Pierre Champagne.

« Il faut également s’inquiéter de la montée fulgurante de l’intelligence artificielle générative qui favorise la diffusion de fausses nouvelles partout au Québec », signale M. Champagne. 

Ces nouvelles compressions s’inscrivent dans un contexte extrêmement difficile pour les médias en général, et particulièrement pour la presse électronique. Cette dernière réclame d’ailleurs, avec raison, de pouvoir bénéficier des mêmes mesures de soutien accordées à la presse écrite depuis quelques années par les gouvernements fédéral et provincial. 

Ces compressions sont aussi annoncées au moment où de faux médias voient le jour en utilisant massivement l’intelligence artificielle pour produire leurs contenus sans recourir à des journalistes. Pendant ce temps, les géants du web comme Meta et Google accaparent 80% des revenus publicitaires numériques au Canada sans produire aucun contenu journalistique. 

Dans un rapport publié hier, Statistique Canada a par ailleurs dévoilé que les revenus d’exploitation des journaux canadiens ont diminué de 18% entre 2022 et 2024. Les ventes publicitaires sont sous pression et ont diminué de 26% pendant cette période. 

« Il y a des limites à ce que les médias peuvent faire pour réduire leurs dépenses. Il faudra bien un jour ou l’autre qu’on parle de l’éléphant dans la pièce. Je ne connais aucune industrie qui pourrait survivre en se voyant amputée de 80% de ses revenus par des concurrents étrangers qui sont en situation de monopole. Nos gouvernements vont-ils enfin avoir le courage de se tenir debout face à ces multinationales étrangères qui se comporte en voyou chez nous ? » demande Éric-Pierre Champagne. 

 

 

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Pour toute demande d’entrevues : 

Éric-Pierre Champagne 

echampagne@lapresse.ca 

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