Billets

Depuis janvier 2018, vous retrouvez chaque semaine, à la fin de votre lettre InfoFPJQ, sous la plume de journalistes et chroniqueurs bien connus, un point de vue ou une analyse sur l’actualité médiatique.

Les propos reproduits ici n’engagent que l’auteur. La FPJQ ne cautionne ni ne condamne ce qui est écrit dans ces textes d’opinion.

Un privilège et une responsabilité

Par Josée Legault

Cette semaine, le gouvernement de François Legault dépose son projet de loi très attendu sur la laïcité. Ce billet rédigé pour la FPJQ ne sera bien évidemment pas l’endroit approprié pour en faire l’analyse. Je me limiterai ici à quelques observations valant pour la chronique politique comme outil d’analyse.

 

Primo : même si, au Québec, nous en discutons depuis plus de dix ans, le sujet de l’interdiction des signes religieux demeure d’une extrême délicatesse et d’une grande émotivité. Ici comme ailleurs dans le monde.

 

Pour les chroniqueurs, la première étape, comme toujours, est néanmoins de s’appuyer avant tout sur les faits.

 

Deuxio : pour les chroniqueurs qui choisiront d’exprimer leur perspective sur certains aspects du projet de loi – ce que les chroniqueurs peuvent faire, mais pas les reporters – il importera aussi de le faire clairement et respectueusement pour les perspectives divergentes.

 

La chronique n’est pas un acte de militantisme, mais d’éclairage d’un sujet ou, dans ce cas-ci, plus largement encore, d’un débat de société.

 

Tertio : sur un sujet aussi polarisant, nous, les chroniqueurs, quelles que soient les positions que chacun exprimera, recevrons nécessairement les invectives de certains qui, parmi ceux et celles s’exprimant sur les médias sociaux, manifesteront des points de vue différents.

 

Le douloureux souvenir de l’épisode de la défunte « charte des valeurs » du gouvernement de Pauline Marois nous revient inévitablement en tête. Les chroniqueurs croulaient littéralement sous des insultes hautement personnalisées. Le barrage d’injures était impressionnant, il faut le dire. Tout autant qu’il l’avait été, par ailleurs, tout au long de la grève étudiante de 2012.

 

Sur le plan journalistique, l’avantage cette fois-ci est que, sur le même sujet – celui des signes religieux – l’épisode de la « charte des valeurs » nous a bien préparés à ne pas dévier de notre rigueur d’analystes face à ce qui se dira ou non sur les médias sociaux.

 

Sur le fond, en tant que chroniqueurs, c’est en fait un très grand privilège de pouvoir prendre part à un débat de société important. Celui-ci, sans nul doute, en fait partie.

 

Avec ce même privilège vient cependant une lourde responsabilité. La responsabilité est celle d’offrir des éclairages réfléchis sur un sujet qui soulève au contraire les passions.

 

C’est ce qui fait de notre profession une exigence de tous les instants. Et c’est pour cette raison que nous sommes choyés de pouvoir l’exercer dans une société démocratique.

 

 

Josée Legault est politologue de formation. Elle a été la lauréate du prix Reconnaissance 2015 de la Faculté de science politique et de droit de l’UQAM. Elle est journaliste et chroniqueuse politique au Journal de Montréal et au Journal de Québec, où elle signe aussi un blogue d’analyse. Elle est également auteure, conférencière et proche aidante. On peut la voir et l’entendre régulièrement dans les médias électroniques.

 

Les propos reproduits ici n’engagent que leur auteure. La FPJQ ne cautionne ni ne condamne ce qui est écrit dans ces textes d’opinion.

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