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Depuis janvier 2018, vous retrouvez chaque semaine, à la fin de votre lettre InfoFPJQ, sous la plume de journalistes et chroniqueurs bien connus, un point de vue ou une analyse sur l’actualité médiatique.

Les propos reproduits ici n’engagent que l’auteur. La FPJQ ne cautionne ni ne condamne ce qui est écrit dans ces textes d’opinion.

La désinformation s'accentue dans les médias

Par Charlotte Nieuwenhuis

Étudiante en journalisme numérique à l'Université d'Ottawa et stagiaire à la FPJQ

Les fausses informations atteignent non seulement plus de gens que les vraies nouvelles, mais aussi beaucoup plus rapidement, ont constaté des chercheurs du Massachussets Institute of Technology (MIT) en levant le drapeau rouge sur le danger que cela représentait pour la démocratie.

Diminuant notre compréhension de la réalité, la désinformation amplifie l’importance des faussetés. Ne sachant plus détecter le vrai du faux, une grande confusion s’est installée au sein de la population, rapportait récemment une enquête du centre d’études sur les médias de l’Université Laval. De plus en plus, les gens deviennent méfiants et perdent confiance dans les médias et les journalistes. Bien que la télévision demeure la première source d’information au Québec, selon cette enquête, l’importance des réseaux sociaux et d’Internet pour s’informer ne fait qu’augmenter, en particulier chez les jeunes. Le libre marché que représente le Web amène un danger énorme et menace grandement le droit à une information de qualité.

« Nous ne combattons pas seulement une épidémie, nous luttons aussi contre une infodémie. Les informations fausses se propagent plus vite et plus facilement que ce virus, et elles sont toutes aussi dangereuses » avait déclaré en février 2020 le Dr Tedros Adhanom Ghebreyesus, directeur général de l’Organisation mondiale de la Santé.

Depuis le début de la pandémie, des informations trompeuses et parfois même haineuses défilent sur les différentes plateformes médiatiques laissant moins de place à de l’information de qualité, véridique et objective.

Avec les algorithmes et l’intelligence artificielle, les plateformes se personnalisent. Ces « chambres de résonance » réduisent l’accès à des points de vue différents et à des informations vérifiées et pertinentes, analysait en 2018 Antoine Char, professeur de l'école des médias de l'UQAM.

Une peur s’est installée dans la population en raison de la crise sanitaire. Pour se rassurer, plusieurs ont adhéré à des théories et de faux idéaux qui ne font qu’apaiser l’incertitude vécue face au virus. Ces différentes croyances véhiculées sur le Web divisent grandement la population. La vérification des sources demeure une façon de contrer cette désinformation.

Dans une déclaration lors de la Journée mondiale de la liberté de la presse, Francis Sonier, le président de Réseau-Presse, estime que le journalisme de qualité est un vaccin contre la désinformation. 

« La crise de la COVID-19 a chamboulé le monde entier. Comme bien d’autres secteurs, la presse n’a pas été épargnée. Les citoyens cherchent à s’informer sur la progression de la situation, mais rencontrent des défis pour accéder à de l’information de qualité. La pandémie ayant forcé la fermeture des accès au terrain et aux sources pour les journalistes, ces derniers ont vu leur travail se complexifier. En parallèle, les journalistes ont dû faire face à la recrudescence du phénomène des fausses nouvelles sur Internet et les réseaux sociaux. En ces temps d’incertitude et de confusion, il est difficile pour le citoyen moyen de s’y retrouver. »

Selon l'ONU, l’éducation aux médias pourrait devenir un outil important pour la lutte contre les stéréotypes et encourager la communication interculturelle. La pandémie actuelle permet de démontrer les ravages qu'une mauvaise information peut avoir sur l'unité et la sécurité d'un peuple.

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